Réforme du medicare

(le rapporteur du budget us, Paul Ryan)

En France, on aime débattre de la laïcité, de la préservation de notre patrimoine gastronomique et des sardines de Concarneau, autant de signes qui indiquent sans conteste que notre pays regarde vers l’avenir.

Aux Etats-Unis, les principaux commentateurs politiques s’écharpent autour de la présentation récente du budget. Dans le viseur, Paul Ryan, représentant du Wisconsin, qui vient de remettre sa copie.

L’une des principales mesures consiste à réformer le Medicare et à le transformer en une aide à l’acquisition d’assurance privée. Le Medicare est l’assurance sociale publique qui couvre les soins médicaux et d’hospitalisation des personnes âgées de plus de 65 ans (50% restant à la charge de l’usager ou à son assureur). Son poids dans les dépenses publiques et dans le PIB ne cesse de croître depuis une vingtaine d’années. Il représente aujourd’hui 15% des dépenses publiques et 3,5% du PIB, soit 224 milliards de dollars (source Kaiser).

La réforme consiste à faire glisser le medicare d’une assurance universelle à une aide à l’acquisition d’une assurance privée. Sont visés les personnes qui ont aujourd’hui 55 ans et qui accèderont donc au dispositif en 2022.

Cette politique, qui remonte aux années 1960 est une des plus coûteuses pour la sécurité sociale américaine pourtant, sa réforme signe la difficulté des Etats-Unis à résoudre l’équation d’une réduction des déficits sans augmentation des taxes. En effet, rien ne dit que la transformation du medicare permette de mieux contrôler la hausse des dépenses de santé aux Etats-Unis, cela risque même d’avoir l’effet inverse. Pire, la proposition souligne le poids qu’occupent dans la sociologie électorale américaine les personnes âgées. C’est un peu comme si en France on réformait les retraites pour dans vingt ans….merde, c’est ce qu’on a fait.

Le débat sur le budget américain ravive les vieux clivages économiques et politiques américains, il permet cependant aussi de proposer une discussion de fond sur la réforme de l’Etat.

Et pendant ce temps là….